Par Yves ROUXEL, pilote de la DAF 66 Marathon N°79
Ce rallye, je ne l’aurais jamais fait si Vincent ne m’en avait pas parlé il y a plusieurs mois, ravi d’y avoir participé en 2018 pour la première édition avec Milo, le beau-frère de Christophe Berthelot
Et avec une belle 12ème place à la clef sur une petite 104 ZS…
2 ans après mon épopée au Bastogne 2018, une nouvelle incursion en Belgique était bien tentante donc j’ai dit oui et progressivement les choses se sont mis en place : le groupe whatsapp , l’assistance avec les Wante et le team JPW qui devait surveiller et la 911 de Jean Philippe et Stéphanie et la 911 de Pablo Castelain copiloté par un belge vu aux Routes des Vosges dans une Ascona, de mémoire..
L’intendance était prometteuse d’autant que Tine Wante s’occupait du logis et du catering, on verra qu’ils font les choses en grand les Wante !
Peu avant l’épreuve on sent l’envergure de l’épreuve avec les mails reçus : ça a l’air carré le machin.
De mon côté je n’ai pas roulé depuis les Routes du Vexin et la fin du THRF a été annulé cause restriction budgétaire (Jura/Vosges) pour me concentrer sur ce rallye et débuter la préparation du moteur de la DAF.
Car après le châssis avant (Bastogne 2018) et le châssis Arrière (Hautil 2018/2019), fallait bien optimiser un peu le moteur et mettre les pièces achetées (en vrac un moteur de R11 turbo, un weber et une pipe Iresa)
On choisira avec Patrick qui s’occupe de cette préparation ambitieuse de faire en 2 temps : Haut moteur avant Ypres avec préparation de la culasse, du carburateur avec montage de la pipe, réglages etc. Puis cet hiver, greffe du bas moteur de la R11 turbo (grosse pompe à huile etc) et ensuite retaillage du vilebrequin chez Augereau.
Objectif gagner 25/30 cv utilisables, un moteur plein adapté au variomatic . L’équation n’est pas simple mais Patrick phosphore régulièrement et se nourrit (renforts du fiston si j’ai bien compris avec optimisation rapport volumétriques et calculs d’ingénieur auxquels je ne comprends rien car moi c’est genou voire hanche mais gauche ou droite !)
La voiture était prête une semaine avant ! j’ai même pu demander des gicleurs de balais et surtout essayer l’engin à Triel (de nuit et sans virages mais les impressions sont là : plus de couple, plus d’allonge, une aspiration d’air et d’essence bien mieux ressenti, au bas mot 15 cv de plus déjà !!!
Départ jeudi (avec un premier CP ah ah) pour un rallye qui démarre le vendredi à 18 heures !
Et avec notre assistance perso puisque Patrick et Jean Marie ont décidé de nous accompagner !
Au programme installation, administratif et 2 shakedown (ZR tests) avant d’entrer dans le vif du sujet le lendemain (prépa voiture, étalonnage, CT et mise en parc fermé au centre d’Ypres, magnifique ville dont les bâtiments flamboyants rappellent ceux de Bruges)
Nous logeons dans un superbe gite à 200 m du parc fermé, gite qui déborde de victuailles et de boissons diverses (houblon, blé, raisin etc !)
Le programme est copieux avec une nuit courte entre le vendredi et samedi mais le découpage est astucieux (arrêt 1ere étape samedi 16 heures)
Surtout que les équipages engagés démontrent la qualité du plateau avec au bas mot 20 vainqueurs potentiels et quelques stars locales
En plus on découvre au programme 28 spéciales de régularité dont certaines casquées avec des trucs rigolos (un gymkhana, une usine, un terrain militaire etc…)
Pour mémoire 18 spéciales à Bastogne mais ce n’est pas pareil : routes plus cassantes et dans la neige cette fois là.
Organisation au top, 2 briefings anglais/flamand, grosse équipe de bénévoles bref du sérieux qui permet à l’armada de démarrer à l’heure, de nuit donc pour 7 heures d’épreuves.
Aucune pression au départ, on démarre avec Vincent pour bien faire en 79ème position.
Presque trop cool, car on enchaîne les erreurs assez rapidement et à ce niveau le podium est vite perdu, de la marche arrière, un gymkhana pourtant mémorisé mais passé tout droit, sans faire le tour dans l’obscurité de quelques pneus posés au sol alors que je m’attendais à de grosses bottes de paille… et surtout la belle erreur de navigation en Zr qui nous fait prendre 6 kms de retard ! (On n’était pas les seuls mais quand même)
Là les pneus bah pas vus !!!!
Vincent est dépité, moi moins mais je sens que le week-end sera long, nous sommes en seconde partie de tableau (J’en ai l’habitude mais pas mon copilote, surtout cette année)
On ressasse un peu beaucoup pendant une heure et ça ce n’est pas bon. Les presque fautes se multiplient, nous ne sommes pas dedans !
En plus les pièges de navigation arrivent avec une fameuse case 31 (la boule qui sert à mesurer la distance dans le tronçon et non pas au début) qui fait beaucoup de mal, surtout aux Wante qui étaient dans les 10 premiers à ce moment…
En régularité, on s’était dit pas de navigation. Bah si
Et le lendemain même piège et on se fera ré avoir !!!!!
Celui-là en revanche, on s’est arrêté à temps.
Certains ont fait le tout droit et la manœuvre donc tu prends cher !
On se raccroche à ce qu’on peut, ne pas se paumer, faire propre en ZR, ne pas faire de faute avec ces routes belges et ces cordes pas vraiment sympas (raccords de ciment, trous, voir gouffres de 2 m sur des routes en réfection) tout en essayant d’anticiper les fautes en surveillant les classements des précédents qui arrivent en live (Tripy oblige) et les prises de temps ou « ça » prend cher !!!!
La voiture est parfaite, moteur, équilibre, freins, rien à dire.
Bon ce n’est pas un monstre cette caisse, mais je l’aime et suis content de la retrouver en action avec cette préparation ‘’made in Hautil’’
Sans faute même avec 85 cv je suis sûr que l’on peut faire un top 10. D’ailleurs l’Apal sera dans les 15 de mémoire.
Mais dans la mienne on voit ! Franchement une voiture légère, avec de grandes surfaces vitrées, un moteur sympa même si on en veut toujours plus et…pas de boites de vitesse, en bref, c’est bien sur le routier et c’est parfait en régul !
On finit un peu rincés mais moins tard que prévu et Tine nous attend avec de quoi nous rassasier…
Le lendemain grosse journée de 8 à 16 heures au taquet pour boucler les 500 kms de la première étape (il en restera 200 pour le dimanche matin).
On espère une ‘’remontada’’ car on pointe loin.
La journée se passera beaucoup mieux, le moral revient mais les retards pris ne pardonnent pas, 43ème au général à la fin de la journée.
L’interview du soir et la pause avant midi
Les Zr s’enchaineront, avec une incursion dans une usine bien glissante, et la rencontre régulière de notre assistance qui n’aura qu’à régler le ralenti et à remplir le réservoir, fiabilité à toute épreuve merci Patrick !
Le soir Grosse ambiance au gite mais dodo avant minuit, nous sommes morts !!!
Jour 3, Dimanche donc
Les 5 premiers se tournent autour, Jean Phi et Pablo sont vraiment réguliers dans les 15/20, nous on fait ce qu’on peut sans atteindre ce niveau : 18ème au mieux de mémoire.
Vincent a pourtant bien préparé l’Etrip et recale au mieux mais je ne passe pas à zéro et prend du retard après chaque difficulté.
A un moment on prend même de l’avance mais on sera puni, une cellule mise pour une fois avant, l’autre derrière c’est la double peine logique !
On se bat quand même tout en faisant gaffe, la première spéciale fait 27 kms on croirait être sur un polder, avec de la flotte partout et des routes pas vraiment larges et toujours ces raccords de ciment bien traitres mais de jour c’est mieux.
Mais la DAF encaisse tout sur ses gros pneus hiver renforcés et mise à part quelques séances de rodéo sur ces 3 jours je ne ferai pas peur à mon copilote. Jje gère même certains moments chauds en lui disant « t’inquiètes ça passe »
La dernière ZR sera épique, démarrage dans un froid glacial en montée, on sait qu’on sera juste devant la première cellule et la pression monte. On devine un couple avec un chien (les riverains et la circulation c’est vraiment l’aléa numéro 1 de ce type de rallye et nos jokers sont bouffés depuis longtemps). Bon là ça passera mais juste après merdum, Vincent m’annonce un camping-car….avec une Porsche en panne devant !!!!
Je fais quoi moi ?
Ça passe mais sur 2 roues avec un gentil champ en devers à droite !
Bien à fond ensuite !
Mais celle-là finira en tonneau léger (une vieille Austin)
Les photographes très présents ont du se régaler car gros changements de direction sur cette ZR avec la DAF à l’équerre… et un peu en marche arrière car dans la précipitation on manque un « à gauche »….
Au final un super rallye, du boulot pour les deux, le vainqueur en 914/6 , nous 39ème juste derrière Pigeolet qu’on devançait encore dimanche matin, Jean Phi et Pablo 20ème et 22ème je crois.
Et surtout une belle aventure conjointe RSC78/JPW !!!!!
A refaire !!!
|